Manissy

  • Un peu d’histoire

Le Château de Manissy, date du 17ème siècle. Au tout début du 20ème siècle il est légué aux « Pères Missionnaires de la Sainte Famille », par la famille Lafarge, exploitante de la pierre de Tavel.

Les Missionnaires de la Sainte-Famille forment une congrégation religieuse fondée en 1895  par l’abbé Jean-Baptiste Berthier (18401908). Prédicateur et écrivain, il est originaire de Châtonnay, dans le Dauphiné. Aujourd’hui au XXIe siècle, les vocations françaises et francophones sont taries. La Pologne est désormais le terreau principal des vocations européennes.

1910

Les Pères qui habitent Manissy, se lancent dans la viticulture et plantent le vignoble. Ils fournissent du vin de consommation à leur communauté et du vin de messe pour un nombre important de paroisses. Le reliquat est vendu à une clientèle fidélisée. La devise du domaine est depuis toujours « Aupice Clara Manissy Stella » ; traduit par : «Sous la protection de l’étoile de Manissy». Une des parcelles en coteaux, dont les vignes ont environ 85 ans d’âge, porte le joli nom de « La Belle Etoile ».

2003

Les temps changent et les pères vieillissent. Toujours présents au Château, ils ont remis la gestion du domaine à Florian André, jeune vigneron tavellois, qui poursuit le travail, en tant qu’exploitant locataire. Il se consacre à perpétuer la tradition des Pères, tout en créant de nouvelles cuvées. Il travaille au quotidien pour une agriculture toujours plus respectueuse de l’environnement et des terroirs.

Depuis 2003, le domaine est passé de 28 hectares à 78 hectares sur lesquels les appellations Tavel, Lirac, Châteauneuf-du-Pape et Côtes-du-rhône peuvent être revendiquées.

En prolongement de l’activité viticole, des Activités culturelles sont proposées : œnotourisme et vente au caveau, yoga et dégustation, jeudis gourmands, week-end primeur, organisation de journées thématiques, recherche, formation avec université de Nîmes, journées assemblage pour les viticulteurs, journées sur l’agriculture biologique et biodynamique et histoire du domaine.

2019

Le domaine de Manissy est légué par la communauté des Pères de la Sainte Famille, au Fonds de dotation Joseph Persat. Parce que le domaine leur avait été donné, ils ont souhaité en faire don à leur tour au moment où leurs rangs s’éclaircissent singulièrement en Europe. Etant sauve la volonté d’œuvrer dans les domaines de la solidarité, du social et de la formation.

Ce sont eux qui ont élevé le père Joseph Persat, Fondateur du Mas de Carles, de l’âge de dix ans jusqu’à son ordination pour le diocèse d’Avignon.

Ce lien fort a déterminé le choix de la communauté des Pères en faveur des héritiers de Joseph Persat.


  • Une nouvelle étape

2020

Un groupe de bénévoles se forme autour de Olivier Petit, président du fonds de dotation. Il habite désormais à Manissy après avoir vécu 30 ans ( ?) au cœur du Mas de Carles. Depuis le décès de Joseph Persat le fondateur du lieu, en 1995, il a assuré le développement et le rayonnement du projet associatif en tant que Président de l’association, avec une équipe de salariés et un réseau de bénévoles.

L’objectif de ce groupe est de définir les axes et les actions d’un projet culturel visant à développer la visibilité et l’activité du fonds de dotation pour qu’il réponde au mieux à son objectif fixé ainsi dans ses statuts : « Recevoir et gérer les biens et droits de toute nature qui lui sont apportés à titre gratuit et irrévocable, en vue de les redistribuer à l’association Mas de Carles, afin de l’assister dans ses œuvres et mission d’intérêt général. »

4 axes se présentent autour desquels une première programmation pourra se mettre en œuvre en 2021.

  • Expositions
  • Cycles de formation
  • Conférences
  • Rencontre Paroles et musiques

Une 1ère exposition (peintures et sculptures) était prévue en décembre 2020 avant d’être reportée à cause de la crise sanitaire.

En vrac : des questions pour réfléchir proposées par Jo

Quel est le projet : salle paroissiale ou centre culturel ?

Peut-on faire lien avec les activités « culturelles » liées à la terre et au vin, affichées par le domaine ?

Un lieu d’échange et de partage dans lequel pourraient s’inventer des utopies « réalisables » permettant de se familiariser avec la diversité des cultures (manière de voir le monde et de créer des outils pour y agir pour y trouver une place d’homme) ?

Un lieu qui accueille les différentes expressions et créativités et comment s’investir dans une démarche à définir ?

Un lieu pour une culture dialogue, objet de rencontre et d’échange à partir « des objets culturels » élaborés par des professionnels, des amateurs et des publics ?

Un lieu qui prend source dans la culture du vivant et qui pourrait apprendre à déconstruire (critique) et construire du nouveau. (Il faudra certainement plus de trois jours) ?

Une culture qui puisse aider à accepter les nouveaux langages qui s’élaborent dans le quotidien ?

Une culture qui nous « communise » (faire collectif) et qui nous rappelle que « l’on ne peut être unique qu’entre nous » ?

Une culture rupture ?

Dans nos précédentes rencontres nous avons ébauché certaines pistes d’activité (expositions, conférences, paroles et musiques, cycles de formation (jeudis de Manissy reprend aussi un peu ce qui se fait autour du vin)

Quels publics visés ? Et comment faire ce que les autres ne font pas ?

Plusieurs éléments sont à prendre en compte dans le contexte territorial (Avignon, les villages environnants à la fois dans le Gard et dans le Vaucluse) :

1- la culture devient un bien de consommation (comme le vin)

2- concurrence des temps de loisirs et des pratiques culturelles

3- multiplicité des lieux de culture et de communication

4- évolution des pratiques culturelles dans un environnement plus concurrentiel


Un message d’Ariane Mnouchkine :

« Il faut fuir l’incrédulité ricanante, enflée de sa
propre importance, fuir les triomphants
prophètes de l’échec inévitable, fuir les
pleureurs et vestales d’un passé avorté à jamais
et barrant tout futur.
Et surtout, disons à nos enfants qu’ils
arrivent sur terre quasiment au début d’une
histoire et non pas à sa fin désenchantée. Ils en sont
encore aux premiers chapitres d’une
longue et fabuleuse épopée dont ils seront, non
pas les rouages muets, mais au contraire, les
inévitables auteurs.
Disons-le, haut et fort, car, beaucoup d’entre
eux ont entendu le contraire, et je crois, moi,
que cela les désespère.
Quel plus riche héritage pouvons-nous léguer à
nos enfants que la joie de savoir que la genèse
n’est pas encore terminée et qu’elle leur
appartient. »

Sculpture de Joël LEMERCIER sur un arbre mort